







Localisation | Sénégal |
Durée | Mars 2013 – 2019 |
Partenaires financiers | Club Santé Afrique, Agence Française de Développement, Fondation de l’Orangerie, Fondation Sanofi Espoir, Fondation Stavros Niarchos, Fondation Raja, Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Coopération Monegasque, Fonds Stand Up for African Mothers |
LE CONTEXTE
Au Sénégal, en 2015, 320 femmes mourraient des suites de leur grossesse ou de leur accouchement pour 100.000 naissances vivantes (Countdown 2015). Parmi les principales causes, on note : la méconnaissance des symptômes de complications obstétricales, la faible qualité des soins prodigués (compétences/équipements), le retard dans la décision de consulter, et l’éloignement des structures de santé entrainant un délai dans la prise en charge. Cette situation impacte également la survie et le développement des enfants en bas âge, avec un taux de mortalité de 23 pour 1 000 naissances vivantes dans les 28 premiers jours et de 44 pour 1 000 naissances vivantes dans la première année (SOWC, UNICEF, 2015).
Or, la majorité de ces morts sont évitables. La couverture en soins materno-infantiles est garantie sous deux conditions : d’une part, l’existence d’une offre adéquate et de qualité, d’autre part, l’accès de la population à cette offre et son utilisation.
Plusieurs études ont démontré le besoin vital et prioritaire d’agents de santé qualifiés pour renforcer la couverture des services liés à la santé sexuelle et reproductive, et à la santé pré et post natale[1]. Or le Sénégal fait face à une pénurie générale de personnel de santé, tant en termes quantitatifs que qualitatifs avec, en 2007, seulement 4 professionnels de santé (1 médecin et 3 infirmiers et sages-femmes[2]) pour 10 000 habitants – sous le seuil de 23 pour 10 000 établi par l’OMS comme minimum pour assurer la couverture des besoins en santé materno-infantile (Statistiques sanitaires mondiales, OMS, 2009). La formation leur est assurée par l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS), mais le personnel est inégalement réparti sur le territoire : les sages-femmes manquent cruellement en zone rurale, rendant d’autant plus infranchissable les barrières à l’accès aux soins des populations isolées.
![]() PRECIS s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale Stand-up for African Mothers qui, lancée en 2011 avec le soutien de Graça Machel, vise à développer et renforcer durablement les compétences des sages-femmes et infirmiers en Afrique. Ce programme est une réplique contextualisée à l’Afrique de l’Ouest du projet de formation des sages-femmes initié par l’AMREF en 2005 au Kenya. Au Sénégal, la solution e-learning intervient pour harmoniser les formations de l’ensemble des sages-femmes et infirmiers en activité formés avant la réforme de revalorisation de 2009, qui avait créé un double standard de formation au détriment de ce personnel de santé[3] ; et promouvoir la requalification des apprenants au grade supérieur à l’issue de la formation. |
[1] « Une vérité universelle: pas de santé sans ressources humaines » (OMS, Alliance Mondiale pour les Personnels de Santé)
[2] Les sages-femmes assurent le suivi des femmes en âge de reproduction et des femmes enceintes. A défaut de sages-femmes disponibles, les infirmiers offrent des soins en santé maternelle et infantile. Ils sont très responsabilisés dans les structures de santé périphériques, et sont souvent amenés à diriger des postes de santé.
[3] Le programme remis à jour en 2009 est caractérisé par une approche basée sur les compétences, avec 470 heures de formations supplémentaires, et un statut et niveau de rémunération supérieurs.
LA STRATEGIE D’INTERVENTION
Le déploiement s’effectuer par paliers, en respectant 2 phases :
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L’utilisation d’un mode d’apprentissage mixte (e-learning et tutorat) et l’accessibilité d’un enseignement de qualité certifiant sont les deux pierres angulaires du projet. La composante e-learning permet notamment de s’affranchir des contraintes géographiques, de ne pas démobiliser les personnels soignants déjà en activité, de faciliter la mise à jour du contenu de formation et d’optimiser les coûts.
Le PRECIS est mis en œuvre sous l’égide de l’OOAS (Organisation Ouest Africaine de la Santé) et dans le respect de sa politique d’harmonisation des formations des personnels de santé de la sous-région. Il repose également sur une étroite collaboration avec les autorités nationales et locales, avec qui les curricula de formation sont élaborés, pilotés et supervisés en fonction des priorités identifiées.
Enfin, il s’appuie fortement sur la société civile locale pour assurer une valorisation intégrée des métiers d’infirmiers et de sages-femmes.
LES OBJECTIFS DU PROGRAMME
- Objectif global : Contribuer à la réduction de la mortalité et morbidité maternelle, néonatale et infantile au Sénégal grâce à un dispositif mixte ‘e-learning – tutorat’ de renforcement des capacités des infirmiers et sages-femmes.
- Axes d’intervention :
- Déployer un dispositif technologique national et régional de formation numérique, des supports pédagogiques adaptés aux besoins identifiés et une équipe pédagogique pour la formation des sages-femmes et infirmiers d’Etat.
- Développement de la plateforme e-learning (Learning Management System – LMS)
- Equipement de 14 centres e-learning en matériels informatiques
- Provision des étudiants en clés USB et des enseignants & tuteurs en clés 3G pour assurer l’accès permanent aux contenus de la plateforme
- Formation des équipes pédagogiques sur le e-learning (utilisation de la plateforme et développement de cours numérisés)
- Déployer un dispositif technologique national et régional de formation numérique, des supports pédagogiques adaptés aux besoins identifiés et une équipe pédagogique pour la formation des sages-femmes et infirmiers d’Etat.
- Mettre en œuvre la formation continue de 1 300 infirmiers et sages-femmes d’Etat à horizon 2019.
- Recrutement, inscription et orientation des étudiants – ainsi que de l’équipe pédagogique
- Délivrance, encadrement, suivi et évaluation des enseignements (travaux dirigés, travaux pratiques et stage) durant la formation de 4 cohortes – de 200 à 400 étudiants chacune
- Pérennisation des formations dans le temps grâce à la signature de protocoles d’accord avec les associations professionnelles et leur formation en LMS
- Suivre, évaluer, capitaliser afin d’améliorer les formations mises en œuvre et de régionaliser le programme.
- Amélioration et régionalisation du programme en se basant sur la capitalisation d’expérience – notamment le suivi des effets du projet sur les pratiques des étudiants et plus largement sur les facteurs de la santé maternelle et infantile
- Sensibilisation du grand public à l’importance du rôle de la sage-femme via la production, la duplication et la diffusion d’outils de visibilité du PRECIS au niveau régional (émissions radio et TV, web-documentaire, film régional, conférences)

LES RESULTATS A DATE
- 1 ère cohorte (2014 – 2015) : 165 étudiants officiellement diplômés lors d’une cérémonie organisée le 2 septembre 2016 sous la présidence de la ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal
- 2 ème cohorte (2016 – 2017) : 261 étudiants admis lors de l’examen final en avril 2017 (149 infirmiers et 112 sages-femmes)
Résultats en date de juin 2017